UNE METAMORPHOSE
Dordogne Libre
Le Palace a repris vie le temps d’une représentation
Hier, L’Odyssée-Scène de Périgueux avait invité les professionnels du spectacle pour une représentation unique d’une pièce époustouflante mise en scène et écrite par Florence Lavaud|Chantier Théâtre.
Le thème de la différence...
Et le pari est bien réussi. Un spectacle destiné à un public d’enfants à partir de 7ans (…) Forte en émotions, cette pièce est également adaptée à une lecture pour adultes qui n’est pas sans rappeler les maux de la vie pas toujours simple. Une pièce jouée par la marionnettiste Laura Fédida, accompagnée sur scène de la violoncelliste Amélie Potier, où l’une et l’autre se juxtaposent sans jamais prendre le pas sur l’autre. Un jeu d’équilibre au service d’une mise en scène minutieusement orchestrée. Et ça fait du bien !
Laetitia Langeix
SONGE !
LE PICCOLO
Le songe de Florence Lavaud
Comment conjuguer sur un même plateau l’énergie de la musique rock et la puissance évocatrice du théâtre ? C’est ce dilemme, éminemment complexe, que doit affronter Florence Lavaud (Chantier Théâtre) à quelques semaines de la création de Songe !Dans ce nouveau spectacle protéiforme, l’énergique metteuse en scène a souhaité réunir des trois musiciens rock (guitare, basse, batterie), un comédien (Jérémy Barbier d’Hiver) et deux poètes/slameurs (Marco Codjia et Souleymane Diamanka) dans une libre adaptation du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare. Ou plutôt sa relecture à travers le regard de l’un de ses personnages, Puck. Sur scène, les quatre interprètes, un comédien et trois musiciens, deux hommes et deux femmes, «porteront ensemble les personnages: les amoureux, Puck, Obéron… Ils seront des voix, mais également des corps, car les mouvements, les déplacements dans l’espace scénique, et les silences, ont autant d’importance que les mots dans le théâtre très visuel qui est le mien», souligne Florence Lavaud. ❚ C. P
SYMPHONIE POUR UNE PLUME
TELERAMA
Avec “Symphonie pour une plume”, les petits accèdent enfin à la “grande” musique
Spécialement conçu pour faire découvrir un orchestre symphonique aux enfants à partir de 6 ans, “Symphonie pour une plume” sera jouée à la Philharmonie ce samedi.
L’initiation des enfants à la musique symphonique a toujours constitué un grand défi. Présentée comme un « voyage au pays de l’orchestre », la Symphonie pour une plume répond à ce défi en présentant une pièce originale qui entremêle musique et conte.
Sur un livret écrit par Florence Lavaud et Benoît Menut, elle permet aux enfants de découvrir pas à pas non seulement une partition exigeante (également composée par Benoît Menut) mais aussi un grand ensemble de qualité, l’Orchestre National d’Ile-de-France dirigé par Aurélien Azan-Zielinski. Assumant le rôle de guide, le comédien Jérémy Barbier D’Hiver joue un personnage tête en l’air et enfantin.
L’intérêt du spectacle tient aussi à la qualité acoustique des instruments (non amplifiés, ce qui permet de goûter à la magie si évocatrice des associations de timbres), à l’ampleur orchestrale et aux charmes d’une partition étonnamment moderne, qui ne verse jamais dans la facilité. Cette Symphonie pour une plume remporte son pari : permettre aux enfants d’accéder à la « grande » musique tout en appréciant les richesses propres à un orchestre symphonique.
Louis-Julien Nicolaou
LE TÉLÉGRAMME
Tout un orchestre pour compagnon
Créer un spectacle jeune public en faisant appel à un orchestre symphonique est le pari que le jeune compositeur Benoît Menut et la metteure en scène Florence Lavaud de la compagnie Chantier Théâtre ont relevé avec un bel enthousiasme. Les jeunes spectateurs présents, hier matin, au Théâtre de Cornouaille, ont été enthousiasmés par cette première représentation scolaire. À voir leurs mines réjouies, on se dit qu'ils n'ont pas été déçus de ce voyage, au cours duquel le mot symphonie a pris tout son sens.
PETITES MUSIQUES DE NUIT ET LE PASSAGER
LE TÉLÉGRAMME
Magique et beau
La lumière baisse, d'autres images apparaissent. L'homme sur scène est directement confronté à son image, à ses images. Il est multiple, à la fois le même et quelqu'un d'autre. Il va, il vient, il est partout. C'est magique, presque angoissant, mais beau. Quatre mouvements du fameux concerto « Petite musique de nuit » de Mozart, une œuvre pleine de mystère, accompagnent désormais les images tandis que l'un des comédiens se livre à des acrobaties sur son vélo immobile. D'autres images apparaissent sur l'écran, abstraites ou non, installant des climats et jusqu'au dernier mouvement (fameux) du « Quatuor Américain » de Dvorak sur lequel s'achève la pièce. On rêve, on frissonne, on part loin.
UNE BELLE, UNE BÊTE
TELERAMA
Cette magnifique adaptation visuelle met en scène deux personnages qui s’opposent dans la beauté et la laideur, mais qui, ensemble, vont au-delà des apparences, de leurs différences et de leurs peurs les plus sombres.
"Une Belle, une Bête"… Un enchantement
Le conte de Madame Leprince de Beaumont est sublimé par une mise en scène féérique de Florence Lavaud, des décors sobres et somptueux, et surtout une création lumière et sonore superbe.
On est dans un Vermeer, dans un déploiement de clairs obscurs, de gris soyeux. Tout y est grâce et sensualité.
Dans "Une Belle, une Bête», la metteure en scène Florence Lavaud donne une version très personnelle et d’une troublante beauté d’un des contes fondateurs.
La metteure en scène Florence Lavaud continue de dérouler l’écheveau inépuisable du conte.
Jouant des ombres et de la lumière, elle sublime le récit en composant de magnifiques tableaux. Une grande pureté esthétique qu’elle travaille jusque dans la précision de chacun des gestes des comédiens.
Un monde fantasmagorique qu’elle convoque avec la complicité de son équipe artistique mais aussi celle du réalisateur sonore François Weber.
LE PROGRÈS
Dans ce tout dernier spectacle, on retrouve une écriture dramatique très personnelle qui privilégie habilement les techniques scéniques classiques et contemporaines.
SUD OUEST
Ce spectacle explore la complexité des personnages et conduit dans le monde du songe, du fantastique.
Images projetées en vidéo quasi abstraites, passages de présences furtives, sons travaillés… La mise en scène suggère davantage qu’elle n’impose et contribue à perdre le spectateur dans les méandres de l’imaginaire. Pour au final, l’inviter à se demander si tout cela n’était pas un joli songe.
Florence Lavaud a choisi de narrer cette histoire à travers ses sonorités, ses résonances. Bruits de pas, murmures, respirations sourdes, présence feutrée de quelque chose qui est là et qui ne dit pas son nom : mille sons élaborés se mêlent aux images projetées et aux quatre comédiens présents sur le plateau. C'est donc à une autre écoute du monde que ce spectacle nous invite. Pour que la peur de l'inconnu se dissipe et que, enfin, dans l'espace laissé vacant, l'amour, peut-être, apparaisse...
Si depuis longtemps Florence Lavaud réadapte des histoires que le public connait et reconnait, elle trouve de façon efficace les moyens de suggérer des paroles non dites.
UN STOÏQUE SOLDAT DE PLOMB
La metteur en scène Florence Lavaud collabore pour la première fois avec la Compagnie de l’Oiseau Mouche et réalise un petit bijou de spectacle à partir du conte d’Andersen.
Et autant le dire de suite, c’est une réussite.
Un parti-pris audacieux. Pas de démagogie ici. Pas de fioritures ni de décor inutile. La metteur en scène fait confiance à l’imagination du spectateur et elle a raison.
La direction d’acteur est d’une précision acérée.
Là où le conte d’Andersen ne met en scène que les aventures du jouet, Florence Lavaud, quant à elle, ajoute le personnage de l’enfant, initiateur et vecteur de l’action. Ainsi, elle élargit la dimension du récit en développant la relation entre le petit garçon et son jouet cabossé et explore le traitement sadique que celui-ci fait subir à l’objet humanisé par son incarnation scénique.
Il y a beaucoup de clés de lecture à ce conte d’Andersen et Florence Lavaud ne les enferme pas, elle ouvre au contraire d’autres portes. Là est la profondeur de son spectacle, irrigué de vidéos qui sont autant de trouées vers un autre monde. Un monde où les frontières entre réalité et fiction ne sont pas étanches, où l’imagination a toute licence, où le visible côtoie l’invisible de très près.
On en sort nourri.
UN PETIT CHAPERON ROUGE
Revisité par Florence Lavaud, il dit, sans mots, mais avec des images d’une beauté pénétrante, la force brute et la grande ambiguïté de cette histoire que chacun trimballe en soi.
Attention, craintifs s’abstenir. Le rouge du chaperon est aussi celui du sang, le loup a la beauté terrifiante des fantasmes, et la violence des émotions éprouvées par le spectateur fait écho à la force des pulsions superbement mises en scène par Florence Lavaud.
UKRAINE
D’allégresses écarlates en déconvenues rouge sang, un petit chaperon lumineux s’aventure sur des chemins pavés d’ombres cruelles, de peur et d’énigmes. Un ballet-duel haletant s’engage avec le loup, danse captivante d’amour et de mort.
Un théâtre visuel et sonore ingénieux, majestueux, explosif, où tout est suggéré dans les images et les émotions.
Ce petit chaperon qui est en nous.
Amateurs de spectacle jeune public acidulé s’abstenir ; toute la force brute du conte est là, ramassée, bouleversante, nécessaire, riche de ses multiples strates de sens.
Un petit chaperon rouge, mis en scène par Florence Lavaud, a reçu le Molière du meilleur spectacle jeune public en 2006. Un Molière important dans la perspective d’un théâtre pour tous.
Un grand chaperon rouge
Après ce spectacle vous n’entendrez plus de la même façon la comptine « Promenons-nous dans les bois tant que le loup n’y est pas...» car elle acquiert avec Florence Lavaud une puissance lynchienne.
Enlevé, très concentré, le spectacle fait délicieusement frissonner.
Florence Lavaud a transposé le conte populaire du Petit Chaperon rouge en un théâtre visuel, étrange et sensuel.
Sur un plateau nu, sculpté par la lumière, elle crée des images d’une beauté à couper le souffle..
Une histoire d’émancipation féminine, belle, brutale, et inoubliable !
La première est la plus célèbre d’entre toutes : Le Petit Chaperon rouge, revu et corrigé par une metteur en scène d’exception, Florence Lavaud;
PIERRE LAFFORGUE
Pédopsychiatre, psychanaliste
Le petit chaperon rouge et noir par la Cie Florence Lavaud, c’est une simple petite merveille faite avec du merveilleux qui n’oublie ni l’oralité cannibalique des versions de la tradition populaire ni le conte d’avertissement de la version de Perrault s’adressant aux jeunes filles attirées par l’inquiétante séduction des hommes avec leur passion commune du tango.
Un jeu et un éclairage particulièrement intelligents, pour adultes et enfants en post Œdipe déluré.
N’ayons pas peur des mots : ce spectacle est un véritable chef-d’œuvre, esthétique, théâtral, musical. D’un éclat à glacer le sang, le « Petit chaperon rouge » de Florence Lavaud n’a pas reçu un Molière (2006) pour rien.
Depuis, plusieurs versions du chaperon rouge ont émergé. Mais celle-ci reste dans les mémoires, tant elle arrive à explorer de main de maître la fascination-répulsion du loup du sa victime (bien hypocrite parfois), entre peur et désir.
JOURNAL D'UN MONSTRE
Avec Journal d’un monstre, on entre dans la nuance, des clairs-obscurs.
Beaucoup d’obscur, d’obscurité, d’obscurantisme. De la clarté aussi, car tout n’est pas si noir. Il y a des lueurs. La précédente mise en scène de Florence Lavaud, Le Petit Chaperon rouge, était toute de lumière tranchée.
Ses pièces s’adressent aux enfants. Prière de ne pas voir à leur place. Ames sensibles, ne pas s’abstenir.
« Aujourd’hui, maman m’a appelé monstre. » Est-ce qu’on naît monstre ? Florence Lavaud propose une adaptation bouleversante de la nouvelle de Richard Matheson, maître du fantastique. Un enfant jeté dans une cave livre sa vision du monde. Les images projetées, les sons très élaborés viennent gonfler le rêve.
Derrière les apparences et les différences, il est d’abord question de guetter l’humain, et le théâtre, ici, livre une parole inoubliable.
Fantastique Journal d’un monstre
Un journal monstrueusement beau
Une atmosphère sépulcrale Tout débute avec le murmure de l’écriture sur le bois, la plume grattant la feuille comme pour cadencer les pas de l’histoire. La sombre histoire d’un enfant de huit ans enchaîné dans la cave de ses parents. Et en fond, une atmosphère sépulcrale avec ce bruit incessant de l’eau qui coule...
«Aujourd’hui maman m’a appelé monstre. Tu es un monstre elle a dit. J’ai vu la colère dans ses yeux.
Je me demande qu’est-ce que c’est qu’un monstre ». La nouvelle éponyme de Matheson se lit en dix minutes, la pièce de Florence Lavaud prolonge le temps de trois quarts d’heure. Elle nous transporte donc durant 55 minutes aux frontières d’un monde à la fois familier et lointain. Sa mise en scène est, n’ayons pas peur des mots, sublime, et l’interprétation de Karim Kadjar époustouflante.
On sort chamboulé, sans voix, de cette pièce tout simplement belle. Heureusement, le siège est là pour vous ramener à une plus douce réalité...
Somptueux, dérangeant et étrange.
Adapter la nouvelle de Richard Matheson « Journal d’un monstre » au théâtre, ne devait pas être une chose aisée. Une mise en scène somptueuse pour un texte dérangeant au possible. L’écrivain américain Richard Matheson est un grand auteur. Ses romans comme «L’homme qui rétrécit « La maison des damnés » ont donné au cinéma des classiques.
Richard Matheson, déjà jeune, avait en lui ce talent de conteur de l’horreur. Sa première nouvelle, Journal d’un monstre», écrite vers ses 23 ans, est courte, simple, efficacement sordide. Elle laisse le lecteur sans voix. On est mal à l’aise face à cette atmosphère glauque, sale, inhumaine et violente. Ses mots décrivent des maux épouvantables. Ils sont dits par un enfant, par un monstre.
Cette nouvelle de onze petites pages est grande. Elle pose de multiples problématiques l’intolérance, la différence, la maltraitance.
Vouloir l’adapter sur les planches n’était alors pas chose facile. Toucher à un chef-d’oeuvre peut être parfois dangereux car le résultat final s’il déçoit est définitivement enterré, oublié. En premier lieu, il fallait une mise en scène intelligente, Florence Lavaud l’a faite. C’est simple, c’est efficace. La progression visuelle offerte au public n’est pas sans rappeler les nouvelles de Dino Buzzati